• L'Aspect criminel de l'esprit ! Nuevitas, Cuba 2001 (partie 1)

    Nuevitas 2001,

    C’était une journée étouffante de chaleur, les yeux vides, et les pieds lourds, je marchais lente et intuitive. Je me trouvais au port de Nuevitas, une des villes de la province de Camagüey, au nord de Cuba. Pour un court séjour, pas loin de la plage Santa Lucia. Je longeais le port, des marins en sueurs débarquaient leurs cargos avec force et vigueur. Soudain voilé devant moi, une silhouette, inconsciente et jubilée. Ces yeux sillonnaient l’horizon où l’eau  laissait refléter l’azur de l’océan.

    Ce froid !                                                           

    Le vent me ballait et nos ombres se croisaient

     - Annie, c’est toi ?

     Un fragment de seconde, l’écho du silence résonnait sur les vagues endiablées. Immobile, dans un lointain souvenir, je l’avais reconnu. On échangeait assis au bord de la côte. Les bateaux en va et vient. Des mots vagues et pesants.

    - Ah que des souvenirs ! Nos jeunes années passées au bord du lac… La maison de campagne de Tante Irma… Tu te souviens ? Aussi lointain, mais je n’ai jamais perdu espoir. Enfin te revoir là, à demi oubliée, ridée et évadée de nulle part. Un fantôme errant dans le temps.

    - Oui, je me souviens… Je me souviens. Ou étais-tu tous ce temps ? Je t’ai attendu, mais pas assez… Regarde ! La nature est splendide. me disait-elle.

     

    On entreprenait le voyage sans but, sans arrivée. Dérivées au bout du monde, deux louves solitaires qui eut le même passé. A présent l’exil venait d’ailleurs.

    On longeait la côte, tout en sirotant l’air frais de l’océan. La mer était calme. Plus que jamais la lumière régna, l’hiver comme l’été. Nous discutâmes de nos années perdues, et de notre enfance si calme et paisible. Que s’était-il passé ?  Sur une place à quelques mètres, des musiciens troubadour jouaient de l’accordéon. Et rien ne laissait espérer un sourire sur son visage éraflé. Toutes ces choses loin derrière nous, n’étaient que statues dans le temps. Non ! Pas de machine à remonter le temps. C’était impossible.

     

    Quelle cacophonie ! En quelques heures de voiture, l’environnement me laissait à désirer. Un changement brutal, et nous voici projeté dans le centre de Nuevitas. Le son des vagues nous manque. Des voitures typiquement cubaines circulaient, colorées de joie ; rouge,  vert, orange... Les petits palmiers fourmillaient les routes où s’ériger des maisons uniformes et distinctes par leurs formes asymétriques mais aussi par leur palette de couleurs saturées.

    - Ce restaurant pourra te plaire ma chère.

    J’acquiesçais d’un sourire perplexe.

     

    - Et puis pourquoi pas ! Je lui répondais.


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