• L'ouest chante,

    A la fille verglaçante

    Seul est le soleil,

    Courtois est le vent.

     

    Beauté sentinelle,

    Sourire libertin,

    De ton péché solennel,

    Pourvoi un festin.

     

    Noire de tendresses,

    Et d'illusions tes promesses,

    Naissance de plaisirs,

    L'innocence du désir.

     

    Pleure jolie extasie,

    Sur mon soupir,

    Teint de ton harmonie.

     


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  • Les oiseaux volent haut,

    Les nuages aux airs poussiéreux,

    Se baladent là-haut,

    Joyeux.

     

    Dire au ciel d’être moins cocasse,

    Quand le soleil brille,

    Son cœur frétille

    De ces émois on se lasse.

     

    Le silence murmure aux nuages,

    La beauté de leurs images.

    Légers et futiles,

    Dansent nos volatiles.

     

    Le ciel gris,

    Gît de nos soucis,

    Brumeux et malheureux,

     

    Délaissant ces jours glorieux. 


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  • Egalité, fraternité,

    Sans as de pointillé,

    L’aiguille soupire au rythme du temps.

     

    Risquer de traquer la lune,

    Sur le chemin des éclipses,

    Les flèches diurnes,

    Amarrent  une ellipse.

     

    Egalité, fraternité,

    Le son des sirènes,

    Se noie dans la haine.

     

    Charme des profondeurs,

    Les idolâtres acclament les leurs.

    Rouge pivot,

    Je me résous au son des oiseaux.

     

    Egalité, fraternité

    Toi qui sommeille,

    Que cache ta beauté ?

    Au-delà des merveilles,

    Tu nous tiraille,

     

    Consumé dans la paille. 


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  •  Ô belle de mai,                                                                                                                    Douceur est ta beauté,        

    Clair est le chemin des damnés.

    Le roi meurt,

    Et frivole tu demeures.

     

    Ô belle de mai,

    Le ciel embrase le monde

    De sa coquille surgit des tombes.

    Cataclysme ! Le diable vagabonde.

    De sa rage provoque des hécatombes.

     

    Ô douce mai,

    Mon âme pèse lourd,

    A mes pieds grincent des tambours,

    Et chantent des troubadours !

     

    Parlez-moi !

    Chantez pour moi !

    De cette mélodie,

    Qui m’étourdie.

     

    Ô douce mai,

    Visage de l’innocence,

    Abattre l’absence,

    Attirer à ton ignorance.

     

    Dormir au creux de tes pleurs,

    Ranime mes rêves,

    Sur tes seins, j’entrevois une lueur

    Poussière je demeure

    Là dans le temps, brève

    Et sans rancœur.

     

     

     

     

     


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  • Deux heures plus tard,  je raccompagnais Annie à son appartement. La ville endormie, les chats rodaient dans l’avenue, et nous étions arrivées.  Il était vingt-deux heures et la soirée continuait.

    Sans amour, ni enfant, ni amis, seule dans la poussière et le vide de cet espace.

    - Je pense allonger mon séjour. Je veux te tenir compagnie, du moins quelques jours.  Eh bien cela fait si longtemps !

    J’esquissais un sourire léger.

    - Tu aimes la nourriture locale ?

    - Ce n’est pas déplaisant ici, et ils ont une bonne cuisine … délicieuse. Lui répondais-je.

    C’était une sorte de vie, que personne ne voudrait. Entre l’ennui et les aléas de ce genre de vie. Elle m’inquiétait. Pas un sourire depuis notre rencontre. Comme une nouvelle vie, elle y était attachée, comme une danse dont on ne se laçait plus. Une danse macabre et spirituelle.  Un espoir, restait-il ? Un jour, la reverrais-je sourire comme au bon vieux temps ? Cinquante ans, une première phase de la dépression. Elle était si jeune et libertine.

    - Raconte-moi Annie. Depuis ton départ du couvent de Saint-Antoine, tu n’as plus donné de nouvelle. Tu as du refaire ta vie.

    Elle ne répondait pas. Elle restait figer devant une vielle photo datant de 1931. L’absence d’un être cher semblait la plonger dans un coma de souvenirs. Que se passait-il dans son esprit ? Trente ans en arrière…

    - Annie ?

    - Oui, ma chère ? Me répondait- elle dans un gisement de pleurs.

    - Qu’est ce qui s’est passé pendant toutes ces années ? Tu m’inquiète.

    La nuit se répandait dans la tristesse. Elle s’était allongé sur le lit, et puis dans la minute, elle se laissait partir dans un long sommeil. Assise au coin du lit, dans la lueur de la lampe de chevet, je réfléchissais. L’esprit de cet être est perdu, oublié et enterré. Elle n’était vivante qu’en rêve. C’était là la vérité de notre époque.

    Soldat à mon poste, je restais éveillée une partie de la nuit. Je veillais, sur elle ou sur moi ?

     

     

    *

     

    Le soleil était au Zénith. Annie s’était réveillée.

    - Bonjour, tu as bien dormi ?

    - Pas à mes habitudes mais ta présence m’a rassuré cette nuit. Je suis matinale, mais…

    Enfin un sourire !

    - A la bonne heure ! Moi, j’étais debout à sept heures. Je …

    - Tu as pu dormir au moins ? M’interrompait-elle avec inquiétude et gène.

    - Plus ou moins, mais je dors peu. Je ressens de la nostalgie par rapport à la région. Je t’ai préparé du café.

    Je n’osais pas lui avouer…par peur de ressentir de la pitié. Au plus profond de moi, je ressentais l’envie de lui dire ce que j’éprouvais en le voyant aussi fébrile et sans âme. Je restais polie. La tension était de plus en forte et je risquais fort de m’effondre en larmes.

    - Merci.

    Un sourire … et puis rien, elle n’était plus avec moi, mais ailleurs dans ces pensées. Elle fixait de nouveau cette photo sur le meuble du salon. Un homme, dans la vingtaine à la moustache bien aiguisée… Je me suis déplacé avec discrétion vers la photo sans me placer dans son axe de vue. J’ai reconnu l’officier Pascal Demarchand-Duvalier, son amant de l’époque. Ils n’étaient pas mariés. Après le départ d’Annie au couvent pour finir ses études, ils s’étaient perdus de vue. Elle n’était que souvenirs pour tous. Le fantôme du lac.

    - Cette nuit j’ai fait un rêve. Bien étrange il me paraissait. Il m’a paru familier. Comme un déjà vu, un post image. Une scène déjà vécue ...  disait-elle d’une voix morne.

    Elle y pensait comme si c’était dans l’entrelacs de sa propre généalogie qu’aurait résidé le mystère. Mais rien ne vient. Ce rêve l’avait beaucoup angoissé. C'était avec une lenteur que des bribes de souvenirs apparaissaient. Je l’écoutais, attentive, comme si je cherchais dans l’expression même de son visage une réponse.

    - Je courrais … Oui ! Je courais à travers un champ de blé. Frivole, à pas vif, je courais… Derrière moi un petit garçon me pourchassait. Il me semblait qu’on jouait… J’étais une fillette, en robe de pyjama. Une robe blanche dentelée. On courait, on courait … Puis je me retrouvais au lac …

     

    Court silence.

     

    - Oui Annie, le lac de Tante Irma. Oui, j’en suis sûr. Non ! Non ! Son visage … Elle continuait à marmonner.

     

    - Qu’est-ce qui se passe après ?

    - Je n’en sais rien. Disait-elle en sanglotant.

    Elle essayait de retenir ses larmes, mais son âme entière criait à la douleur.

    Ici, le rêve s’arrêtait.

     

    - Excuse-moi, disais-je, mais que représentait ce visage à ton avis ?

    Un long silence avait traversé la pièce. Elle s'était levée sur un bond et marchait vers la photo.

    - Je ne le voulais pas. Je t’ai vraiment aimé. Nous étions si proches … Chuchotait-t-elle dans l’absence de toute conscience.

     

    Ainsi commençait cette journée ensoleillée.


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