• Dans la cave de ma grand-mère, il y avait cette chaise. La chaise de ma grand-mère. Elle me la rappelait tous les jours. Ce manque et ce vide. Parfois, j'ai l'impression qu'elle est encore là, assise, soporifique et ennuyée.

    Elle avait 80 ans. L'âge n'avait pas d'impact sur son visage. Elle était jeune et belle. Je me réjouissais des jours où je jouais avec elle.

    Je pouvais la tenir dans une main, c'est bizarre...

    Elle était le protagoniste de plusieurs histoires. Toutes différentes, car l'imagination ne me manquait pas.

    Je commençais à grandir.

    J'entends la voix...

     

    - Alicia !

    Je me réveille

    Ce n'était qu'un rêve.

    Et dans ce rêve, j'étais dans une maison de poupée, à l'échelle humaine. Ma grand-mère était un des jouets de cette maison. Soudain, elle tombe de son fauteuil et disparaît dans la poussière comme une statue d'argile.

     

     

    A cinq ans j'avais une maison de poupée, un cadeau de ma grand-mère. Elle est morte à mes huit ans et depuis ce revenait à chaque nuit la veille de mon anniversaire. Sans cesse le même refrain."


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  • Quel curieux spectacle,

    Ces soldats aux chemises vertes,

    Une destruction inutile,

    Combattant aux fronts !

    Noyés dans la poussière des corps,

    Calcinés à petit feu, criblés par la famine,

    N'importe où, le son jaillisse.

    Statut de réfugiés, battant pour la liberté,

    Fierté d'un peuple de vermine,

    Couler sous les nuages de pesticides.

    Œil pour œil,

    Dent pour dent !

    Cris l'enfant efflanqué,

    Une victoire contre une vie,

    Tiraillement de l'ennemi,

    Déporté vers la mort,

    Injustice sans vergogne. 

     

     

     

     


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  • Mots douces, Plumes enchantées,

    Maçon plumeux, Je dis haut les oiseaux,

    Volent haut, parlons plus bas,

    Des décennies de mots, éveillent sur le lit,

    De ces mots compliqués,

    Partons loin d'ici, à la mer je vis,

    Sur la plage je cours, Plaçons le vers,

    Enchanté l'origan.

     

    Ce texte a été écrit en m'inspirant des règles de l'écriture automatique : je suis partie du mot "poète" et j'ai écris tous ce qui me venaient à l'esprit. Cela pendant 1 à 2 minutes.


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  • Et je vis,

    Rire de la vie,

    De nos soupirs,

    De nos ennuis.

    Fut-elle une nuit,

    Aimante de l'amour,

    De cette terre, qui nous enterre. 

     

    Des lueurs de jours,

    Effilochée au firmament,

    Noire de mon déguisement.

    M'absenter,

    Au delà du passé, 

    Fuir l'existence

    Au gré des souffrances.

     

     


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  • Nuevitas 2001,

    C’était une journée étouffante de chaleur, les yeux vides, et les pieds lourds, je marchais lente et intuitive. Je me trouvais au port de Nuevitas, une des villes de la province de Camagüey, au nord de Cuba. Pour un court séjour, pas loin de la plage Santa Lucia. Je longeais le port, des marins en sueurs débarquaient leurs cargos avec force et vigueur. Soudain voilé devant moi, une silhouette, inconsciente et jubilée. Ces yeux sillonnaient l’horizon où l’eau  laissait refléter l’azur de l’océan.

    Ce froid !                                                           

    Le vent me ballait et nos ombres se croisaient

     - Annie, c’est toi ?

     Un fragment de seconde, l’écho du silence résonnait sur les vagues endiablées. Immobile, dans un lointain souvenir, je l’avais reconnu. On échangeait assis au bord de la côte. Les bateaux en va et vient. Des mots vagues et pesants.

    - Ah que des souvenirs ! Nos jeunes années passées au bord du lac… La maison de campagne de Tante Irma… Tu te souviens ? Aussi lointain, mais je n’ai jamais perdu espoir. Enfin te revoir là, à demi oubliée, ridée et évadée de nulle part. Un fantôme errant dans le temps.

    - Oui, je me souviens… Je me souviens. Ou étais-tu tous ce temps ? Je t’ai attendu, mais pas assez… Regarde ! La nature est splendide. me disait-elle.

     

    On entreprenait le voyage sans but, sans arrivée. Dérivées au bout du monde, deux louves solitaires qui eut le même passé. A présent l’exil venait d’ailleurs.

    On longeait la côte, tout en sirotant l’air frais de l’océan. La mer était calme. Plus que jamais la lumière régna, l’hiver comme l’été. Nous discutâmes de nos années perdues, et de notre enfance si calme et paisible. Que s’était-il passé ?  Sur une place à quelques mètres, des musiciens troubadour jouaient de l’accordéon. Et rien ne laissait espérer un sourire sur son visage éraflé. Toutes ces choses loin derrière nous, n’étaient que statues dans le temps. Non ! Pas de machine à remonter le temps. C’était impossible.

     

    Quelle cacophonie ! En quelques heures de voiture, l’environnement me laissait à désirer. Un changement brutal, et nous voici projeté dans le centre de Nuevitas. Le son des vagues nous manque. Des voitures typiquement cubaines circulaient, colorées de joie ; rouge,  vert, orange... Les petits palmiers fourmillaient les routes où s’ériger des maisons uniformes et distinctes par leurs formes asymétriques mais aussi par leur palette de couleurs saturées.

    - Ce restaurant pourra te plaire ma chère.

    J’acquiesçais d’un sourire perplexe.

     

    - Et puis pourquoi pas ! Je lui répondais.


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